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LA GRANDE TABAGIE DE TADOUSSAC : UN ÉVÉNEMENT FONDATEUR DE LA NOUVELLE-FRANCE

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  • il y a 2 jours
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Le 27 mai 1603 se tenait l’un des moments les plus importants de l’histoire coloniale de l’Amérique du Nord — pourtant toujours méconnu du grand public : la Grande Tabagie de Tadoussac. Rencontre imprévue de deux civilisations, elle marquera le début d’une alliance unique avec les Premières Nations qui deviendra la pierre d’assise de la présence française sur le continent.


Cette année-là, une expédition commandée par le navigateur François Pont-Gravé, à laquelle Samuel de Champlain et deux interprètes innus participaient, avaient reçu le mandat du roi Henri IV d’établir des relations cordiales avec les Premières Nations de la région du Saint-Laurent dans le but de s’y établir éventuellement. Par un hasard providentiel à la Pointe-aux-Alouettes, ces quatre hommes tombèrent sur un grand rassemblement de plus d’un millier d’Autochtones — Innus, Atikamekws, Algonquins et Wolastoqiyik — réunis pour célébrer une victoire militaire acquise aux dépends des Iroquois, leurs ennemis communs.


Une scène des plus mouvementées attendait les visiteurs, alors qu’un spectacle haut en couleurs animait le camp autochtone enveloppé dans un nuage de fumée blanche tourbillonnant au-dessus des gîtes. Au rythme des tambours qui résonnaient puissamment, on pouvait admirer les jeunes gens, vêtues d’habits exotiques, danser et s’entremêler. Au milieu d’eux, des enfants et des chiens couraient dans tous les sens.


Au cours des pourparlers diplomatiques qui suivirent, le grand chef innu Anadabijou et les convives autochtones souhaitèrent la bienvenue aux Français pour s’établir sur leurs terres. En retour, ces derniers promettaient leur soutien militaire dans le conflit opposant leurs hôtes à la Confédération iroquoise. Débutèrent alors, sur quelques jours, des cérémonies à grand déploiement qui fascinèrent Champlain, suivies de danses jusque tard dans la nuit.


À mesure que le temps passera, la Grande Tabagie de 1603 révélera toute son importance dans le destin de la Nouvelle-France. Cette synchronicité ouvrait le pays aux Français, qui obtenaient un appui de taille pour établir une colonie, élargir leur réseau de traite des fourrures et explorer le continent. Ils y éliront domicile à titre d’invités et d’alliés.

 

Cet accord, mené par Anadabijou, fixa aussi un des fondements de la diplomatie franco-autochtone : la négociation d’un terrain de partage et d’entente, de nation à nation. Marquant le début d’une alliance entre les fondateurs de la Nouvelle-France et des peuples algonquiens, chaque parti y entrait de plein gré et obtenait quelque chose en retour.


De plus, les acteurs de cet événement fondateur accomplirent quelque chose d’extraordinaire pour cette époque : ils donnèrent un ton et une trajectoire singulièrement humanistes à cette alliance. Ils se traitèrent mutuellement avec respect et dignité. Ils commencèrent à bâtir un climat de confiance qui s’avérera fondamental dans les relations entre les Premières Nations et les colons de la Nouvelle-France.

S’appuyant sur une convergence d’intérêts matériels, cette alliance unique à l’échelle des Amériques restera solide jusqu’à la fin du régime français.

 

Pour en savoir plus et se procurer le livre 𝑳𝒆 𝑵𝒐𝒖𝒗𝒆𝒂𝒖 𝑴𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒐𝒖𝒃𝒍𝒊𝒆́ - 𝑳𝒂 𝒏𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒎𝒆́𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆́𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆𝒓𝒔 𝑪𝒂𝒏𝒂𝒅𝒊𝒆𝒏𝒔 : https://marco-wingender.ca/


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